samedi 22 octobre 2011

Deux ermites en balade (balade dans la forêt de Phalempin) - Début

Allez, debout là-dedans, on se lève ! Hé oui, mon cher Yogigougou, ce matin, on ne va pas se la couler douce : on avale vite son petit déjeuner (enfin pas trop vite, non plus, parce que vous connaissant, vous allez soit vous étouffer, soit, ce qui paraît plus sûr, vous en mettre partout) et on file à Phalempin pour découvrir sa forêt domaniale.
Nous arrivâmes à la ville susdite vers dix heures. Partant de la gare, ainsi que nous le conseillait notre guide de randonnées, dont ne nous ne séparons plus, nous remontâmes l'avenue Péchon jusqu'au pont juchant l'autoroute.

Il suffit de passer le pont

C'est tout de suite l'aventure chantait le poète ; mais il n'est pas sûr qu'à la vision qui s'offrit à nous, dont les photographies ci-dessous donnent un certain aperçu, il n'eût pas renoncé à la mener jusqu'au bout. Sans doute en aurions-nous fait de même si nous étions investis de l'âme du poète, mais il faut croire que ce fut celle de l'aventurier qui en nous s'anima (encore que en ce qui concerne le sieur YiTi, je me demande si le n'est pas plutôt un esprit "tout foufou"). Et puis, pourquoi ne pas plutôt y voir comme une métaphore, celle du parcours initiatique, telle que l'on peut la retrouver en filigrane dans les anciens contes pour enfant, où le premier obstacle mis sur le chemin se caractérise le plus souvent par le sentiment de répulsion qu'il inspire aux aspirants ? Si l'on en croit le sens caché, l'accomplissement de l'épreuve permet, une fois ses peurs vaincues, de découvrir le monde sous un jour nouveau... Le nôtre allait être lumineux !




















Le soleil donne  

Du Nord au coeur des gens, gentiment. Vous souvenez-vous de ce sentiment de bonheur si particulier que nous avions pu éprouver lors de notre précédente balade, cette curieuse sensation de bien-être que nous procurait, peut-être pour certains de manière paradoxale, notre isolement dans la forêt ? Si cette joie de la solitude ne fut pas cette fois-ci au rendez-vous, une autre prit sa place dans nos coeurs orphelins, sans que nous ayons à souffrir de l'outrage, qui s'estompa d'ailleurs au fur et mesure que le plaisir les inondèrent, que fut celle de baigner dans la douce et chaleureuse la lumière du soleil. Notre entière promenade eut l'heur de profiter des rayons de l'astre brillant dans un ciel azuré que nul nuage ne vint troubler à aucun moment de la journée - ainsi qu'en témoignent les quelques photographies que nous vous proposons et  (nous vous présentons par avance nos excuses pour celles d'entre elles, nombreuses sans doute, qui ne sont pas véritablement réussies mais notre bon YiTi ne maîtrise pas encore à la perfection son engin - mais non, YiTiproutprout, je ne parle pas de celui-là, même si, je suis prête à l'admettre, lui aussi peut présenter quelques défaillances au niveau du viseur).

Un petit jour trop mortel

La Drève des Morts
Ce fut par la Drève des Morts que nous pénétrâmes véritablement dans la forêt de Phalempin.

Serait-ce en raison du chemin lumineux ?









Le nom attribué à cette drève aurait pu augurer du pire et pourtant elle s'avèrerait, ce halo qui ceignait la cime des arbres devait en être le signe manifeste, comme l'annonciatrice d'une bénédiction : celle d'une promenade enchanteresse.

Bon, ça y est ? T'as fini de t'amuser avec l'appareil ?

Et la sieste ? Aux oubliettes !


Albertine trace la route
(j'ai faim)


Aah... Il est vrai, qu'après s'être quelque peu sustenté (nous nous étions arrêtés quelques instants, à l'heure de midi et demi, après deux heures et demi de marche), l'on ne daignerait guère gouter aux douceurs d'une sieste à laquelle nous conviaient, comme par la puissance d'un charme,  la tendre indolence d'une herbe chatoyante et la soyeuse caresse dorée d'un soleil bienveillant,  auxquels une assemblée d'arbres bruissant doucement donnait un assentiment complaisant - YiTi, avec la finesse d'esprit qu'on lui connaît, me signifia la raison profonde de cette subite envie : " Avec la digestion, j'ai envie de taper un roupillon ".
Ah, ouach léguenne ! Trop bien...




































Mais si nous nous étions abandonnés à cette paresseuse volupté, les bras de Morphée sur nous se seraient refermés, et sans doute aucun notre gentil petit périple nous aurions dû écourter. 
Alors, un peu à la manière des Hobbits tentant péniblement de s'extraire de l'emprise du Vieil-Homme Saule (lesquels toutefois pouvait compter sur l'aide de Tom Bombadil), nous reprîmes notre route, d'abord avec quelque langueur, mais bientôt ragaillardis par la chaleureuse brise d'un ciel resplendissant.

Bleu comme... le ciel du Nord (!)

Le chemin proposé par notre guide se caractérisait par une alternance de parcours en forêt et  promenades en campagne, qui, pour notre plus grand bonheur, faisait se succéder avec un goût consommé de la diversité, des paysages aux couleurs rehaussées par l'intensité du bleu céleste.



De l'or sous nos pieds et au-dessus de nos têtes


Tout ce qui brille n'est pas or. 





























 Peut-être, sans doute même, pour ceux qui n'ont en vue que ce qui peut avoir une valeur d'échange, ou plutôt, et paradoxalement, ce qui (soi-disant) n'a pas de prix. 

 
Mais la nature est empli de rich-
esses pour qui sait obs-
erver. 
























YiTi, pour sa part, m'avoua sa ferveur pour cette lumière particulière, propre à la saison automnale, qui en sublime les couleurs, pour lesquelles il voue d'ailleurs la même affection. Les quelques photographies qui émaillent le dernier paragraphe de ce billet ne sont qu'un maigre échantillon et pâle reflet de la splendeur que l'artiste solaire, exalté par sa muse sylvestre, nous donna à contempler.


Il n'était que quatre heures, quatre heures et demie, et en cet instant le jour se lovait déjà dans ses habits du soir.
Alors qu'une faune bruyante et agitée, étrangère à ces lieux merveilleux, les prenait d'assaut, était malheureusement venu le temps pour nous de tirer notre révérence - cela étant, après six heures de marche, nous n'étions pas non plus trop fâchés de regagner notre chez soi.

(à suivre...)

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